Deschambault (Québec, Canada), terre ancestrale des Montambault
Fondation 1713
Superficie 55,67 km²
Population (1996)1240
Gentilé Deschambaultien,ienne
www.deschambault-grondines.com
Occupant de vastes étendues agricoles entre la ville de Portneuf et la municipalité de Grondines, Deschambault est érigée sur l'une des premières seigneuries concédées par le roi de France, en 1640, sur le territoire portneuvois : la seigneurie de Chavigny. Issue du premier grand mouvement de colonisation en bordure du fleuve Saint-Laurent, la paroisse de Deschambault, fondée en 1713, est la quatrième à voir le jour sur le territoire de la MRC (Municipalité Régionale de Comté) de Portneuf.
Deschambault résulte de l'union de la seigneurie de La Chevrotière, issue de la concession d'une partie de la seigneurie de Chavigny en 1674, et de celle d'Eschambault. Deschambault doit son nom au fondateur du village, Jacques-Alexis Fleury d'Eschambault, bailli, procureur, puis juge à Montréal. Au moment de son érection canonique en 1735, la paroisse de Saint-Joseph-de-Deschambault, appelée communément Saint-Joseph-du-Cap-Lauzon, fut ainsi nommée en souvenir de Joseph de Fleury de la Gorgendière, fils de Jacques-Alexis Fleury d'Eschambault.
Le développement du noyau villageois de Deschambault sur le cap Lauzon, nommé en 1627 par Champlain pour honorer le souvenir de Jean de Lauzon, intendant des Cent-Associés et futur gouverneur de la Nouvelle-France, résulte d'un ensemble de facteurs. La vue que procure cet endroit sur le fleuve et les rapides Richelieu en ont fait un point stratégique comme l'ont d'ailleurs signalé les grands voyageurs et les militaires de l'époque. Lors de son second voyage en 1535, Jacques Cartier est forcé de s'y arrêter en raison du puissant courant créé par les rapides Richelieu. Lors de son passage en 1603, Champlain note le danger lié à la présence des rapides à cet endroit, puis établit un poste de traite sur l'îlot Richelieu en 1633. En 1759, les français y élèvent un ouvrage fortifié composé de deux redoutes et d'une batterie de trois canons, ouvrages qui auraient été remis en état lors de l'invasion américaine treize ans plus tard. En 1761, la position stratégique du cap Lauzon avait incité le gouverneur James Murray à projeter d'y ériger une citadelle, laquelle fut plutôt construite à Québec. Fait intéressant à noter, la population de Deschambault vers 1881 était constituée à 60% de pilotes et de marins.
L'église Saint-Joseph, le couvent, les vestiges du premier presbytère, le vieux presbytère, l'hôtel de ville ainsi que la salle des habitants forment un ensemble patrimonial intéressant. L'église construite entre 1835 et 1838 d'après les plans de l'architecte Thomas Baillargé et le vieux presbytère construit en 1816 ont été respectivement classés monuments historiques en 1964 et 1965. Né à Deschambault en 1838, le sculpteur, architecte et maître entrepreneur Louis-Zéphérin Perrault, a laissé un héritage architectural et artistique sur le cap Lauzon en y réalisant divers projets. Encore aujourd'hui, Deschambault se distingue par la richesse de son patrimoine bâti. Son village ancestral constitue l'un des vingt plus beaux villages du Québec selon la revue L'actualité dans son édition du 1er mai 1997.